17/11/2025

2025 : Le e-commerce, pilier incontournable de l’économie digitale française

Le e-commerce en France : une trajectoire en accélération

La France s’impose depuis plus d’une décennie comme l’un des marchés e-commerce majeurs en Europe. En 2024, la Fevad (Fédération du e-commerce et de la vente à distance) estimait que le secteur avait généré plus de 160 milliards d’euros de chiffre d’affaires, soit une progression de 10,5% sur un an (Fevad, 2024). Mais loin de ralentir, cette dynamique s’intensifie en 2025, portée par la digitalisation accélérée des entreprises et l’évolution des usages consommateurs.

L’intégration toujours plus forte des technologies numériques dans tous les pans de la vie quotidienne et professionnelle place le e-commerce au cœur d’une économie digitale en pleine mutation. Mais quelle est réellement sa part de marché dans cet écosystème ? Quels sont les leviers qui soutiennent sa croissance ? Voici un état des lieux, chiffres à l’appui, pour prendre la mesure du rôle joué par le commerce en ligne dans l’économie numérique française.

Définir le e-commerce et l’économie digitale : mettre les chiffres en perspective

Avant d’entrer dans les détails, un point clé : l’économie digitale ne se résume pas au e-commerce. Elle englobe l’ensemble des activités économiques dépendant du numérique (services en ligne, logiciels, publicité digitale, infrastructures cloud, plateformes Saas, gaming, etc.). Le e-commerce, lui, désigne principalement la vente de biens ou de services sur internet, à destination des particuliers ou des professionnels.

  • L’économie digitale française pesait près de 150 milliards d’euros en 2020 (estimation McKinsey/France Digitale). En 2025, selon les projections, elle devrait frôler ou dépasser 210 milliards d’euros, représentant environ 8,5% du PIB français (McKinsey, reprise dans La Tribune, 2023).
  • Le e-commerce incluant produits physiques et services digitaux (hors voyages et billetterie) devrait dépasser les 180 milliards d’euros en 2025 selon la Fevad. Si on élargit aux services comme le voyage, la billetterie, la catégorie bondit à près de 220 milliards d’euros.

Pourquoi ce grand écart ? Tout dépend du périmètre choisi. Certains analystes n’intègrent pas l’ensemble des services dématérialisés dans le e-commerce. D’autres, à l’inverse, les additionnent pour mieux refléter la réalité des transactions numériques.

Quelle part du e-commerce dans l’économie digitale en 2025 ?

Chiffres clés à retenir

  • Le e-commerce représentera, en 2025, environ 75% de la valeur totale de l’économie digitale française si l’on retient la définition large incluant produits + services digitaux (voyages, billetterie, services dématérialisés).
  • Si la focale se limite à la vente de biens physiques en ligne, la part descend à environ 55% de l’économie digitale.
  • Les autres composantes majeures de l’économie numérique : publicité en ligne (estimée à 10,3 milliards d’euros pour 2024, soit 4 à 5% du total), cloud et SaaS (plus de 15 milliards), services numériques divers.
Secteur Chiffre d'affaires estimé 2025 (Mds €) % de l'économie digitale
E-commerce (produits + services) 220 ~75%
E-commerce (produits seuls) 160 ~55%
Publicité digitale 10,3 5%
Cloud & SaaS 15 7%
Autres services numériques 40 13%

Source : Fevad, SRI, McKinsey, Les Echos, La Tribune, KPMG 2023/2024

Comparaison internationale

Avec ces chiffres, la France confirme sa place de deuxième marché e-commerce B2C en Europe, derrière le Royaume-Uni mais devant l’Allemagne (Ecommerce Europe, 2024). La part du e-commerce dans l’économie digitale reste toutefois légèrement inférieure à celle des marchés anglo-saxons, où la digitalisation du retail est encore plus avancée (jusqu’à 80% au Royaume-Uni).

Évolution des usages et nouvelles frontières du e-commerce en 2025

La progression du e-commerce ne se traduit pas uniquement par une augmentation du volume d’affaires. Elle s’accompagne de changements notables dans les comportements d’achat et d’innovation business.

Des consommateurs toujours plus connectés et exigeants

  • Fréquence d’achats : En 2024, un Français effectue en moyenne 60 achats en ligne par an (source : Fevad), un chiffre orienté à la hausse avec la croissance des marketplaces et de la livraison rapide.
  • Mobile first : Plus de 51% du chiffre d’affaires e-commerce est désormais généré via mobile selon Médiamétrie (Médiamétrie, 2023).
  • Éco-responsabilité et circuits courts : Les consommateurs privilégient de plus en plus des achats locaux, responsables et durables. Les marketplaces françaises (+17% de croissance en 2024) intègrent ces paramètres au cœur de leur stratégie.

Marché B2B : l’autre moteur silencieux du e-commerce français

Si le B2C (commerce entre les entreprises et consommateurs) monopolise l’essentiel des discussions, le B2B pèse déjà près de 50 milliards d’euros en 2024 et connaît une croissance annuelle de 20% (Fevad 2024). Les plateformes spécialisées comme ManoManoPro, Amazon Business ou encore CDiscount Pro s’imposent comme de nouveaux réflexes d’achat.

E-commerce et retail : entre hybridation et concurrence accrue

  • Phygital et omnicanal : Les enseignes s’appuient de plus en plus sur la complémentarité web/magasin (click & collect, ship-from-store, live shopping, etc.).
  • Plus d’un tiers des achats en ligne s’appuient aujourd’hui sur des dispositifs omnicanaux selon KPMG (2023).
  • Les retailers traditionnels qui investissent massivement dans le digital captent désormais 45% du chiffre d’affaires e-commerce (source : LSA, 2024).

Enjeux, défis et perspectives du e-commerce à horizon 2025

Sécurité, logistique et IA : les nouvelles priorités

  1. Sécurité des transactions : La multiplication des paiements en ligne fait bondir les attentes autour de la cybersécurité et de la protection des données. Les fraudes ont augmenté de +18% en 2023 (Observatoire de la Sécurité des Moyens de Paiement).
  2. Logistique urbaine et ruralité : L’explosion de la livraison rapide génère des défis inédits en matière de transport décarboné, de gestion du dernier kilomètre, d’empreinte carbone.
  3. Intelligence artificielle : De plus en plus de sites déploient IA générative (chatbots, recommandations produits, contenu automatisé) pour améliorer expérience client et productivité, tout en optimisant la conversion. Selon Gartner, 35% des sites e-commerce français anticipent une intégration avancée de l’IA dès 2025.

L’essor du quick-commerce, du live shopping et du social shopping

  • Quick-commerce : Livraison en moins de 30 minutes, plébiscitée surtout dans les centres urbains. Les acteurs mondiaux (Gorillas, Getir) comme nationaux (Flink, Cajoo) adaptent leurs modèles pour répondre aux spécificités françaises.
  • Live shopping : Près de 20% des e-commerçants français testent ou utilisent déjà ce format qui combine streaming, chat et achat en temps réel (Fevad, 2024).
  • Social shopping : TikTok, Instagram et Facebook transforment l’acte d’achat en expérience sociale, générant de nouveaux parcours clients et de véritables « marketplaces » intégrées.

Conseils pratiques pour capter la valeur du e-commerce en 2025

  • Soignez votre omnicanal : Proposez une expérience fluide entre site web, application mobile, réseaux sociaux et magasin physique.
  • Misez sur la data : Analysez les parcours clients, personnalisez les offres, anticipez les ruptures de stock grâce à un pilotage avancé des données.
  • Investissez dans l’automatisation et l’intelligence artificielle : Automatisation des relances, chatbots, gestion prédictive des stocks, tests A/B automatisés.
  • Encouragez les paiements sécurisés : Adoptez les dernières normes en matière de sécurité et informez vos clients des mesures en place.
  • Intégrez l’éco-conception : Logistique plus verte, emballages recyclés, partenariats avec les acteurs locaux et circuits courts.

L’e-commerce, moteur de l’économie numérique française

La croissance du e-commerce structure et dope l’ensemble de l’économie digitale française en 2025. Avec une part de marché oscillant entre 55% et 75% (selon le périmètre), il n’est plus seulement une tendance mais une colonne vertébrale du numérique national. Derrière les milliards d’euros, ce sont de nouveaux modèles, une relation client réinventée, et des opportunités inédites pour les acteurs qui sauront allier technologie, agilité et engagement responsable. Les prochaines années, le front du e-commerce va continuer de se déplacer : vers plus d’hyperpersonnalisation, d’IA, et probablement de nouveaux usages encore à imaginer. Un secteur à observer de près, toujours source d’innovations et de croissance.

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